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Mythologie: Des traits communs

Mythologie: Des traits communs

Chapitre 3

Mythologie: Des traits communs

1-3. a) Pourquoi devrions-​nous nous intéresser aux mythes? b) Qu’allons-​nous examiner dans ce chapitre?

POURQUOI s’intéresser aux mythes? Faut-​il y voir autre chose que des récits très anciens forgés de toutes pièces? Nombre de mythes, il est vrai, sont purement imaginaires. D’autres, par contre, procèdent de faits réels, témoin, dans le monde entier, les mythes et les légendes qui s’inspirent du déluge universel rapporté dans la Bible.

2 Les mythes sont dignes d’intérêt: ils sont à la base de croyances et de rites qui se sont perpétués jusqu’à nos jours. Par exemple, la croyance à l’immortalité de l’âme se retrouve dans les mythes assyro-babyloniens, puis égyptiens, grecs et romains, et jusque dans la chrétienté, où elle a pris valeur de dogme. Les mythes attestent que les hommes de l’Antiquité se tournaient vers les dieux et cherchaient à donner un sens à leur vie. Dans ce chapitre, nous examinerons brièvement quelques-uns des thèmes mythiques que se partagent les principales cultures du monde. Ce faisant, nous remarquerons que la création, le déluge, les faux dieux et les demi-dieux, l’immortalité de l’âme et le culte du soleil reviennent régulièrement parmi les traits communs du catalogue mythologique. Quelle en est la raison?

3 Le mythe a très souvent pris naissance à partir d’un fait historique, d’un personnage ou d’un événement dont certaines caractéristiques ont été exagérées ou déformées avec le temps. L’un de ces faits historiques est consigné dans la Bible. Il s’agit du récit de la création *.

La création: le réel et l’imaginaire

4, 5. Citez quelques croyances de la mythologie grecque.

4 Si les récits mythiques de la création abondent, pas un cependant n’approche la simplicité et la cohérence du récit biblique (Genèse, chapitres 1 et 2). La mythologie grecque, par exemple, a des accents pour le moins barbares. Le premier Grec à mettre systématiquement ces récits par écrit fut Hésiode. Au VIIIsiècle avant notre ère, il composa la Théogonie, dans laquelle il expose la naissance des dieux et l’origine de l’univers en commençant par Gaea ou Gaia (la Terre), qui donne le jour à Ouranos (le Ciel). Dans L’histoire du monde classique (Oxford; angl.), Jasper Griffin restitue en ces termes la suite du récit:

5 “Hésiode raconte la succession des dieux du ciel, histoire que connaissait déjà Homère. Ouranos était à l’origine le dieu suprême, mais il faisait disparaître ses enfants. Gaia incita donc son fils Cronos à châtrer son père. Par la suite, Cronos dévora à son tour ses enfants, jusqu’à ce que Rhéa, sa femme, lui donne à manger une pierre à la place de Zeus. Le jeune Zeus fut élevé en Crète; il contraignit son père à dégorger ses frères; avec leur aide et celle d’autres alliés, il triompha de Cronos et des Titans, qu’il précipita dans le Tartare.”

6. D’après Jasper Griffin, quelle est l’origine probable de la plus grande partie de la mythologie grecque?

6 D’où les Grecs tenaient-​ils ce mythe curieux? Griffin poursuit: “Il semble que les sources les plus lointaines se trouvent à Sumer. La succession des dieux, la castration, l’ingestion, la pierre, tous ces thèmes sont attestés, sous différentes formes, dans les récits orientaux. Leur ressemblance avec les écrits d’Hésiode n’a rien d’une coïncidence.” C’est donc dans l’antique Mésopotamie et à Babylone qu’il nous faut chercher l’origine de quantité de mythes qui se sont infiltrés dans d’autres cultures.

7. a) Pourquoi est-​il malaisé de reconstituer les mythes de la Chine antique? b) Selon un mythe chinois, comment la terre et l’homme ont-​ils été créés? (Voir Genèse 1:27; 2:7.)

7 Il est malaisé de reconstituer la mythologie des anciennes religions populaires de la Chine, car bon nombre d’écrits furent détruits entre 213 et 191 avant notre ère *. Certains mythes ont toutefois été préservés, tel celui qui dépeint la formation de la terre. Anthony Christie, professeur d’art oriental, écrit: “Le chaos primitif est présenté comme semblable à un œuf de poule. Il n’y avait encore ni ciel ni terre. De cet œuf naquit Pangu; les parties lourdes formèrent la terre et les parties légères le ciel. Pangu est représenté sous la forme d’un nain vêtu d’une peau d’ours ou d’un pagne de feuilles. Pendant 18 000 ans, la distance qui sépare le ciel de la terre s’accrût chaque jour de 10 pieds. Simultanément, le corps de Pangu grandissait pour combler le vide. Après sa mort, des parties de son corps se changèrent en divers éléments naturels. (...) Les puces qui rampaient sur lui devinrent les hommes.”

8. D’après la mythologie inca, comment les différentes langues sont-​elles apparues?

8 En Amérique du Sud, une légende inca raconte qu’un créateur mythique attribua une langue à chaque peuple. “Il donna à chaque nation la langue qu’elle devait parler (...). Il communiqua à chacun l’être et l’âme, à l’homme comme à la femme, et ordonna à chaque nation de disparaître sous la terre. C’est par ce chemin que chaque nation se rendit dans la région qui lui avait été assignée.” (Fables et rites des Incas [angl.] de Cristóbal de Molina de Cuzco, cité dans Mythologie d’Amérique du Sud [angl.]). Il semble que les faits rapportés dans le récit biblique à propos de la confusion des langues à Babel soient à l’origine de ce mythe inca (Genèse 11:1-9). Mais penchons-​nous à présent sur le déluge relaté dans la Bible en Genèse 7:17-24.

Le déluge: mythe ou réalité?

9. a) Que dit la Bible des conditions qui régnaient sur la terre avant le déluge? b) Que devaient faire Noé et sa famille pour survivre au déluge?

9 Faisant un saut de quelque 4 500 ans dans le passé, la Bible nous conduit aux environs de l’an 2500 avant notre ère. Elle nous apprend que des fils spirituels de Dieu, entrés en rébellion, ont revêtu la forme humaine afin de “prendre pour eux des femmes”. Ces unions contre nature ont donné naissance à des Néphilim, des êtres violents qui furent “les hommes forts du temps jadis, les hommes de renom”. Leur mépris de la loi avait à ce point gagné le monde antédiluvien que Jéhovah fit cette déclaration: “‘Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés (...), car je regrette de les avoir faits.’ Mais Noé trouva faveur aux yeux de Jéhovah.” La suite du récit décrit les dispositions particulières que Noé devait prendre pour assurer sa survie, celle de sa famille et d’un certain nombre d’espèces animales lorsque le déluge se produirait. — Genèse 6:1-8, Gn 6:13 à 8:22; 1 Pierre 3:19, 20; 2 Pierre 2:4; Jude 6.

10. Pourquoi ne faut-​il pas considérer le récit biblique du déluge comme un mythe?

10 Dans l’esprit des critiques modernes, le récit des événements antédiluviens rapporté dans la Genèse est un mythe patent. Pourtant, des hommes fidèles, tels Ésaïe, Ézéchiel, Jésus Christ, les apôtres Pierre et Paul, tenaient l’histoire de Noé pour authentique. Disons aussi, à l’appui de sa véracité, que ce récit trouve un écho dans un nombre considérable de mythologies du monde entier, dans l’antique épopée de Gilgamesh notamment, comme dans des légendes chinoises, aztèques, inca et maya. Sans perdre de vue la narration biblique, arrêtons-​nous maintenant sur la mythologie assyro-babylonienne et sur sa version du déluge *. — Ésaïe 54:9; Ézéchiel 14:20; Matthieu 24:37; Hébreux 11:7.

Le déluge et l’homme-dieu Gilgamesh

11. Comment l’épopée de Gilgamesh nous est-​elle parvenue?

11 Transportons-​nous quatre millénaires en arrière. Nous voilà en présence d’une célèbre légende akkadienne: l’épopée de Gilgamesh. Nous la connaissons principalement grâce à un texte cunéiforme provenant de la bibliothèque d’Assourbanipal, qui régna de 668 à 627 avant notre ère dans l’antique ville de Ninive.

12. Qui était Gilgamesh, et qu’est-​ce qui le rendait impopulaire? (Voir Genèse 6:1, 2.)

12 Cette épopée raconte les exploits de Gilgamesh, être aux deux tiers divin et un tiers humain. Une des versions de l’épopée se lit ainsi: “À Ourouk il bâtit des murs, un grand rempart et Eanna, le temple béni, pour Anou le dieu du firmament et pour Ishtar la déesse de l’amour et de la guerre.” (Voir la liste des dieux et des déesses assyro-babyloniens à l’encadré de la page 45.) Mais Gilgamesh n’est pas précisément le genre de créature que l’on souhaite avoir pour voisin. Les habitants d’Ourouk se plaignent de lui aux dieux: “Son désir ne laisse pas une vierge à son amoureux, ni la fille du guerrier, ni la femme du noble.”

13. a) Que firent les dieux, et qu’entreprit Gilgamesh? b) Qui était Outa-Napishtim?

13 Quelle réponse les dieux font-​ils aux plaintes des Ouroukiens? La déesse Arourou crée Enkidou pour qu’il soit le rival humain de Gilgamesh. Or, loin de se combattre, les deux personnages se lient d’amitié. Quand, dans la suite de l’épopée, Enkidou meurt, Gilgamesh s’écrie, bouleversé: “Quand je serai mort ne vais-​je pas moi aussi devenir comme Enkidou. Le chagrin et la tristesse ont envahi mes entrailles; me voici par peur de la mort errant dans les prairies.” Voulant découvrir le secret de l’immortalité, il part à la recherche de Outa-Napishtim, le survivant du déluge qui partage l’immortalité avec les dieux.

14. a) Quelles instructions Outa-Napishtim reçut-​il? (Voir Genèse 6:13-16.) b) Comment le voyage épique de Gilgamesh s’est-​il terminé?

14 Gilgamesh arrive enfin en présence de Outa-Napishtim, qui lui raconte l’histoire du déluge. Dans la tablette XI de l’épopée, celle du déluge, Outa-Napishtim détaille les instructions qu’il a reçues avant le déluge: “Détruis ta maison et construis un bateau, abandonne tes biens et cherche la vie (...). Rassemble à l’intérieur du bateau la semence de tous les êtres vivants.” Tout ceci ne ressemble-​t-​il pas, sous certains aspects, à ce qu’on lit dans la Bible à propos de Noé et du déluge? Outa-Napishtim n’est pas en mesure, hélas! d’octroyer l’immortalité à Gilgamesh qui, déçu, rentre à Ourouk. Le récit s’achève avec sa mort. L’épopée de Gilgamesh chante surtout la tristesse et le sentiment de frustration qui accompagnent la mort et l’au-delà. Ces peuples de l’Antiquité n’avaient pas trouvé le Dieu de vérité et d’espérance. Toutefois, il existe un lien très net entre cette épopée et la description simple que fait la Bible du monde antédiluvien. Examinons à présent le récit du déluge tel qu’il apparaît dans d’autres légendes.

Le déluge dans d’autres cultures

15. En quoi le récit sumérien du déluge nous intéresse-​t-​il?

15 Un mythe sumérien, plus ancien encore que l’épopée de Gilgamesh, met en scène “Ziousoudra, la réplique du Noé biblique, dépeint comme un roi pieux, craignant les dieux et guettant sans cesse une révélation divine par le rêve ou par la conjuration”. (Ancient Near Eastern Texts Relating to the Old Testament.) Selon l’ouvrage cité, ce mythe est, “de tous les écrits sumériens mis au jour jusqu’alors, celui qui offre le parallèle le plus rigoureux et le plus frappant avec le récit biblique”. Les civilisations babylonienne et assyrienne portent l’empreinte de Sumer, qui les a précédées.

16. D’où les légendes chinoises relatives au déluge tirent-​elles peut-être leur origine?

16 Le livre La Chine — Une histoire de l’art (angl.) raconte qu’un des dirigeants de la Chine antique, Yu, fut “le vainqueur des Grandes eaux. Yu fit s’écouler les eaux du déluge dans les fleuves et dans les mers, ce qui permit à son peuple de revenir sur ses terres”. Le mythologue Joseph Campbell parle en ces termes de la “Période des Dix Rois” de la Chine antique: “À cette ère importante qui s’acheva par un déluge, la mythologie primitive de l’époque Zhou rattache dix empereurs. Il semble donc que nous ayons affaire à une adaptation locale de l’ancienne liste des rois de Sumer.” Campbell poursuit en citant d’autres particularités des légendes chinoises qui paraissent “accréditer la thèse d’une origine mésopotamienne”. Voilà qui nous ramène à l’idée que bien des mythes ont une origine commune. L’histoire du déluge est également attestée sur le continent américain, notamment au Mexique des XVe et XVIsiècles, à l’époque des Aztèques.

17. Quelles légendes diluviennes avaient cours chez les Aztèques?

17 Selon la mythologie aztèque, quatre mondes se sont succédé. Durant le premier, la terre était habitée par des géants (une autre réminiscence des Néphilim, les géants dont parle la Bible en Genèse 6:4). Les légendes aztèques faisaient état d’un déluge primordial au cours duquel “les eaux d’en haut se mêlèrent à celles d’en bas; elles firent disparaître l’horizon et engloutirent tout dans un océan cosmique intemporel”. Le dieu Tlaloc, qui régnait sur la pluie et sur l’eau, ne donnait pas pour autant la pluie à bon compte. Il l’accordait en effet “en échange du sang des victimes qu’on lui sacrifiait, dont les larmes simuleraient et, par là même, stimuleraient la chute de la pluie”. (Encyclopédie illustrée de la mythologie [angl.].) D’après une autre légende, le quatrième monde était gouverné par Chalchiuhtlicue, la déesse de l’eau, dont l’univers fut englouti par une inondation. Les hommes en réchappèrent en se transformant en poissons!

18. Quels récits dominent la mythologie de l’Amérique du Sud? (Voir Genèse 6:7, 8; 2 Pierre 2:5.)

18 Les Incas entretenaient eux aussi des légendes du déluge. L’écrivain britannique Harold Osborne explique: “Les récits d’un déluge sont peut-être la caractéristique la plus constante des mythes de l’Amérique du Sud (...). Les mythes diluviens sont très répandus, tant parmi les peuples des régions montagneuses que chez les tribus des plaines tropicales. Le déluge est généralement associé à la création et à une épiphanie [manifestation] du dieu-créateur. (...) Il est quelquefois considéré comme un châtiment divin, destiné à effacer un monde d’humains et à préparer la venue d’une nouvelle race.”

19. Décrivez la légende maya concernant le déluge.

19 Pareillement, les Mayas du Mexique et d’Amérique centrale avaient leur version d’un déluge prenant la forme d’une inondation universelle appelée Haiyococab, terme qui signifie “eau sur la terre”. Selon l’évêque catholique Las Casas, les Indiens guatémaltèques “lui donnaient le nom de Butic, mot qui désigne de nombreuses eaux associées au jugement dernier. Ils croyaient en effet à l’imminence d’un nouveau Butic, qui serait un jugement accompagné d’un déluge non plus d’eau, mais de feu”. Il existe certes bien d’autres légendes diluviennes dans le monde. Celles que nous venons de citer suffisent néanmoins à leur attribuer pour même origine l’événement historique relaté dans la Genèse.

L’immortalité de l’âme: Une croyance omniprésente

20. Comment les Assyro-Babyloniens envisageaient-​ils la vie après la mort?

20 Toutefois, les mythes ne s’inspirent pas tous d’un fait réel ni de la Bible. Dans leur recherche de Dieu, les humains se sont raccrochés à tout ce qu’ils ont pu trouver. Ils se sont laissé abuser par une illusion, celle de l’immortalité. Comme nous le verrons tout au long de ce livre, la croyance à l’immortalité de l’âme et à ses variantes a traversé plusieurs millénaires avant de nous être léguée. Dans l’Antiquité, les peuples de culture assyro-babylonienne croyaient à une vie après la mort. L’ouvrage Mythologie générale, publié chez Larousse, fournit ces précisions: “Sous la terre, par delà l’abîme de l’Apsou [empli d’eau douce et encerclant la terre], se trouve la demeure infernale, où descendent les hommes après leur mort. C’est ‘la terre sans retour’ (...). Dans cette région, où règne une obscurité éternelle, les edimmou — c’est le nom que portent les âmes des morts —, ‘vêtus, comme l’oiseau, d’un vêtement d’ailes’, sont confondus pêle-mêle.” La légende plaçait ce monde souterrain sous l’autorité de la déesse Ereshkigal, “princesse de la grande terre”.

21. D’après les Égyptiens, que devenaient les morts?

21 Les Égyptiens croyaient eux aussi à l’immortalité de l’âme. Avant d’accéder à un lieu de repos et de bonheur, l’âme devait être mise en balance avec Maât, déesse de la Vérité et de la Justice, symbolisée par une plume, image de la vérité. La pesée s’effectuait avec le concours d’Anubis, le dieu à tête de chacal, ou d’Horus, le dieu Faucon. Si Osiris rendait un arrêt favorable, l’âme s’en allait goûter la félicité auprès des dieux. (Voir l’illustration de la page 50.) Ici, comme en maints autres endroits, la religion, la vie et les actions des hommes ont été façonnées par un même concept babylonien, l’immortalité de l’âme.

22. Comment les Chinois considéraient-​ils les morts, et que faisaient-​ils pour eux?

22 Dans la Chine antique, la mythologie avait entre autres thèmes la survie après la mort et l’obligation de veiller au bonheur de ses ancêtres. On voyait en eux “des esprits doués de vie et de puissance, tous très soucieux du bien-être de leurs descendants, mais susceptibles de s’irriter et de punir ceux qui viendraient à leur déplaire”. On devait assurer aux défunts tout ce qui pourrait leur être utile, y compris des serviteurs qui les accompagneraient dans la mort. C’est ainsi que “certains rois Shang (...) furent inhumés avec un groupe de cent à trois cents personnes, immolées pour les servir dans l’autre monde. (Sous ce rapport, la Chine ne diffère guère de l’Égypte, de l’Afrique, du Japon et d’autres pays où l’on pratiquait également ce genre de sacrifice.)” (Les religions de l’homme [angl.], John Noss). Dans les cas précités, ces sacrifices humains furent inspirés par la croyance à l’immortalité de l’âme. — Comparer avec Ecclésiaste 9:5, 10; Ésaïe 38:18, 19.

23. a) Dans la mythologie grecque, qui était Hadès, et que désignait-​il aussi? b) Qu’est-​ce que l’Hadès dont parle la Bible?

23 Les Grecs, qui s’étaient forgé de nombreuses divinités mythologiques, s’intéressaient eux aussi aux morts et à leur sort. Si l’on en croit les mythes, l’Empire des ténèbres avait pour maître le fils de Cronos, qui était aussi le frère des dieux Zeus et Poséidon. Son empire fut baptisé de son nom, Hadès. Comment les âmes des défunts parvenaient-​elles dans l’Hadès *?

24. a) Selon la mythologie grecque, que se passait-​il dans le monde souterrain? b) Quelle similitude existe entre l’épopée de Gilgamesh et la mythologie grecque?

24 L’écrivain Ellen Switzer précise: “Le monde souterrain était peuplé de créatures terrifiantes. Là, Charon dirigeait la barque qui transportait ceux qui venaient de mourir du pays des vivants au monde souterrain. Comme Charon faisait payer la traversée [du fleuve Styx], les Grecs plaçaient souvent une pièce de monnaie sous la langue des cadavres qu’ils enterraient pour qu’ils aient de quoi acquitter le prix de leur passage. Les âmes des morts qui n’étaient pas en mesure de payer étaient retenues du mauvais côté du fleuve, dans une sorte de no man’s land, d’où elles pouvaient revenir hanter les vivants *.”

25. Qui se laissa gagner par le concept grec de l’âme?

25 La notion d’âme telle que la concevait la mythologie grecque gagna du terrain à Rome, et les philosophes grecs comme Platon (vers 427-347 av. n. è.) exercèrent un fort ascendant sur les premiers penseurs chrétiens apostats qui, sans que rien dans la Bible ne les y autorisât, firent de l’immortalité de l’âme une de leurs doctrines.

26, 27. Comment les Aztèques, les Incas et les Mayas voyaient-​ils la mort?

26 Les Aztèques, les Incas et les Mayas croyaient eux aussi à l’immortalité de l’âme. La mort leur était tout aussi mystérieuse qu’à d’autres civilisations, et pour s’y résoudre ils s’entouraient de cérémonies et de croyances. Dans son livre, l’archéologue et historien Victor von Hagen explique: “En réalité, les morts étaient toujours vivants: ils étaient simplement entrés dans une nouvelle phase; ils étaient invisibles, impalpables, invulnérables. Les morts (...) étaient devenus les membres invisibles du clan.” — The Ancient Sun Kingdoms of the Americas. — Comparer avec Juges 16:30; Ézéchiel 18:4, 20.

27 Le même ouvrage déclare que “l’Indien [inca] croyait à l’immortalité; il pensait au fond que personne ne mourait, (...) que le cadavre reprenait vie et se chargeait de pouvoirs occultes”. Les Mayas croyaient également à l’existence de l’âme, à 13 cieux et à 9 enfers. Ainsi, en quelque lieu que ce soit, les hommes se sont appliqués à nier la mort, et l’immortalité de l’âme leur a fourni une béquille toute trouvée. — Ésaïe 38:18; Actes 3:23.

28. Citez quelques croyances qui ont cours en Afrique.

28 La mythologie africaine fait elle aussi allusion à la survie de l’âme. De nombreux Africains vivent dans la crainte des âmes des morts. La Mythologie générale précise: “À cette croyance est liée celle de l’existence persistante de l’âme après la mort. Les magiciens commandent aussi aux âmes à l’aide de leurs pouvoirs. Souvent les âmes des morts émigrent dans les corps de certains animaux ou se réincarnent même dans des plantes.” C’est pourquoi les Zoulous évitent d’exterminer certaines espèces de serpents qu’ils croient être l’esprit d’un de leurs parents.

29. À quelles légendes certaines tribus du sud de l’Afrique adhèrent-​elles? (Voir Genèse 2:15-17; 3:1-5.)

29 Dans le Sud-Est africain, les Masaïs croient en un créateur nommé ‘Ng ai. Auprès de chaque Masaï, ‘Ng ai place un ange gardien qui, à l’heure de la mort, emporte l’âme dans l’autre monde. La Mythologie générale relate une légende zouloue sur la mort, dans laquelle le premier homme, Ouncoulouncoulou, joue le rôle de l’Être suprême. Un jour, Ouncoulouncoulou envoya le caméléon dire aux humains: “Que les hommes ne meurent pas!” Le caméléon se mit en route, mais flâna en chemin. Ouncoulouncoulou envoya donc un lézard qu’il chargea d’un message très différent: “Que les hommes meurent!” Le lézard arriva le premier et, “depuis lors, aucun homme n’a échappé à la mort”. À peu de choses près, cette légende se retrouve chez les Bechouana, les Bassoutos et les Baronga.

30. Qu’apprendrons-​nous encore dans ce livre à propos de l’âme?

30 Plus nous avancerons dans notre examen de la recherche qu’ont menée les hommes pour trouver Dieu, plus nous mesurerons l’influence considérable que le mythe de l’immortalité de l’âme a exercée et exerce toujours sur les humains.

Culte du soleil et sacrifices humains

31. a) Que croyaient les Égyptiens à propos de Rê, le dieu du soleil? b) En quoi cela contraste-​t-​il avec ce que dit la Bible? (Psaume 19:4-6.)

31 La mythologie égyptienne embrasse un large panthéon de dieux et de déesses. Comme dans maintes sociétés antiques, les Égyptiens recherchaient Dieu, mais ils étaient enclins à adorer ce grâce à quoi leur vie matérielle se perpétuait, le soleil. Sous le nom de Rê (Amôn-Rê), ils vénéraient le souverain maître du ciel qui, chaque jour, parcourait le ciel de l’orient à l’occident dans sa barque et qui, la nuit venue, naviguait entre les écueils du monde inférieur.

32. Décrivez le déroulement d’une fête célébrée en l’honneur de Xiutecuhtli (Huehueteotl), le dieu du feu.

32 Les sacrifices humains étaient un trait commun du culte solaire au sein des religions aztèque, inca et maya. Les Aztèques observaient un cycle régulier de fêtes religieuses, accompagnées de sacrifices humains offerts à leurs différentes divinités, et tout particulièrement dans le cadre du culte de Tezcatlipoca, le dieu du soleil. Pareillement, lors de la fête célébrée en l’honneur de Xiutecuhtli (Huehueteotl), le dieu du feu, “les prisonniers de guerre dansaient aux côtés de leurs vainqueurs, après quoi (...) on les entraînait à la hâte vers un foyer incandescent et on les précipitait dans les braises. On les en retirait encore vivants pour leur arracher le cœur qui battait toujours afin de l’offrir aux dieux”. — The Ancient Sun Kingdoms of the Americas.

33. a) Quels éléments la religion inca comportait-​elle? b) Que dit la Bible à propos des sacrifices humains? (Voir 2 Rois 23:5, 11; Jérémie 32:35; Ézéchiel 8:16.)

33 Plus au sud, la religion des Incas possédait son propre appareil de sacrifices et de mythes. Dans leur culte, les Incas de l’Antiquité immolaient des enfants et des animaux à Inti, le Soleil, et à Viracocha, le créateur.

Dieux et déesses mythiques

34. De qui la principale triade égyptienne était-​elle composée, et quelles fonctions revenaient à ses membres?

34 La principale triade égyptienne se compose d’Isis, symbole divin de la Mère, d’Osiris, son frère et époux, et d’Horus, leur fils, traditionnellement représenté sous la forme d’un faucon. Les statues égyptiennes montrent quelquefois Isis allaitant son enfant, dans une pose qui n’est pas sans rappeler le thème de la Vierge à l’Enfant, que l’on retrouve plus de deux mille ans plus tard dans les sculptures et les peintures de la chrétienté. C’est comme dieu des morts qu’Osiris, l’époux d’Isis, devint populaire, car il promettait aux âmes des défunts une félicité éternelle dans l’autre monde.

35. Qui était Hathor, et à quelle période de l’année la célébrait-​on principalement?

35 Hathor était la déesse égyptienne de l’amour, de la joie, de la musique et de la danse. Elle devint la reine des morts, tenant l’échelle qui leur permettait de monter aux cieux. Ainsi que l’explique la Mythologie générale, on donnait en son honneur de grandes fêtes, “surtout au nouvel an, anniversaire de sa naissance. Avant l’aurore, les prêtresses montaient sur les terrasses l’image de la déesse pour l’exposer aux rayons du soleil levant; des réjouissances suivaient, prétexte à un véritable carnaval, et la journée se terminait dans les chants et dans l’ivresse”. Aujourd’hui, des milliers d’années plus tard, les fêtes du nouvel an sont-​elles si différentes?

36. a) Dans quel contexte religieux la nation d’Israël se trouvait-​elle au XVIsiècle avant notre ère? b) Quelle signification particulière revêtirent les dix plaies?

36 Le panthéon égyptien comptait un grand nombre de dieux et de déesses zoomorphes, tels que le taureau Apis, le bélier Bendedet, la grenouille Heqet, la vache Hathor et le crocodile Sobek (Romains 1:21-23). C’est dans ce contexte religieux que les Israélites se trouvèrent en esclavage au XVIsiècle avant notre ère. Pour les délivrer du joug d’un pharaon obstiné, Jéhovah, le Dieu d’Israël, dut faire venir dix plaies sur l’Égypte (Exode 7:14 à 12:36). Ces plaies infligèrent aux dieux mythiques de l’Égypte une humiliation en règle. — Voir l’encadré de la page 62.

37. a) Quel genre de dieux les Romains adoraient-​ils? b) Quel effet la conduite des dieux avait-​elle sur leurs adorateurs? c) Qu’est-​il arrivé à Paul et à Barnabas dans la ville de Lystres?

37 Tournons-​nous à présent vers les dieux de l’antiquité grecque et romaine. Rome emprunta à la Grèce bon nombre de ses divinités, dont elle adopta aussi bien les vertus que les vices. (Voir les encadrés des pages 43 et 66.) Vénus et Flore, par exemple, étaient des prostituées éhontées; Bacchus était un ivrogne et un viveur; Mercure un voleur de grand chemin; Apollon un séducteur. On raconte que Jupiter, le père des dieux, eut des relations adultères ou incestueuses avec pas moins de 59 femmes! (Remarquable réminiscence des anges rebelles qui cohabitèrent avec des femmes avant le déluge!) Les fidèles imitent volontiers la conduite des dieux qu’ils adorent. Que des empereurs romains comme Tibère, Néron et Caligula aient vécu dans la dépravation, pratiquant l’adultère, la fornication et le meurtre, ne saurait donc surprendre.

38. a) Quel genre de cultes pratiquait-​on à Rome? b) Quelle place la religion occupait-​elle dans la vie du soldat romain?

38 Les Romains incorporèrent dans leur culte les dieux de diverses civilisations. Ils embrassèrent par exemple avec enthousiasme le culte de Mithra, dieu perse de la lumière dont ils firent leur dieu solaire (voir l’encadré des pages 60 et 61), et celui d’Atargatis (Ishtar), la Déesse Syrienne. Ils convertirent Artémis, la déesse chasseresse des Grecs, en Diane, et se firent des variantes de l’Isis égyptienne. Rome adopta également les trois déesses celtiques de la fécondité. — Actes 19:23-28.

39. a) Qui dirigeait la prêtrise romaine? b) Décrivez une des cérémonies religieuses en vigueur à Rome.

39 Le culte public, qui se pratiquait dans des centaines de sanctuaires et de temples, était réglé par une foule de prêtres, tous “placés sous l’autorité du grand pontife [Pontifex Maximus], chef de la religion officielle”. (Atlas du monde romain.) Selon le même ouvrage, une des cérémonies romaines avait pour nom le taurobole: “On égorgeait un taureau au-dessus d’une fosse où se tenait le fidèle; le sang devait lui rendre sa pureté originelle.”

Le christianisme: Mythes et légendes?

40. Que pensent nombre d’érudits des événements survenus dans les débuts du christianisme?

40 À en croire certains critiques modernes, le christianisme n’est pas, lui non plus, exempt de mythes et de légendes. Est-​ce vrai? Pour nombre d’érudits, la naissance virginale de Jésus, ses miracles et sa résurrection ne sont que des mythes. Quelques-uns avancent même que Jésus n’a jamais existé, mais que sa légende trouve ses racines dans une mythologie bien plus ancienne et dans le culte du soleil. Joseph Campbell, un mythologue, écrit: “Plusieurs spécialistes ont donc postulé que ni Jean [le baptiseur] ni Jésus n’ont réellement existé, mais qu’ils dérivent d’un dieu aquatique et d’un dieu solaire.” N’oublions pas toutefois que cette thèse émane principalement de personnes athées qui nient systématiquement l’existence de Dieu.

41, 42. Quels faits viennent confirmer l’historicité du christianisme primitif?

41 Ce scepticisme fait pourtant bon marché des réalités historiques. Notons ce qu’écrivit l’historien juif Flavius Josèphe (vers 37-100 de n. è.): “Il y avait des Juifs pour penser que, si l’armée d’Hérode avait péri, c’était par la volonté divine et en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste. En effet, Hérode l’avait fait tuer, quoique ce fût un homme de bien.” — Marc 1:14; 6:14-29.

42 Le même historien certifie également l’historicité de Jésus Christ lorsqu’il parle d’un certain “Jésus, homme sage, si toutefois il faut l’appeler un homme”. Il ajoute: “Pilate [l’a] condamné (...). Et le groupe appelé d’après lui celui des Chrétiens n’a pas encore disparu *.” — Voir Marc 15:1-5, 22-26; Actes 11:26.

43. Quelle raison Pierre avait-​il de croire au Christ?

43 Voilà pourquoi l’apôtre Pierre, qui fut témoin oculaire de la transfiguration de Jésus, écrivit avec une pleine conviction: “Non, ce n’est pas en suivant des fables [grec muthos] ingénieusement imaginées que nous vous avons fait connaître la puissance et la présence de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour être devenus témoins oculaires de sa magnificence. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, quand des paroles comme celles-ci furent portées jusqu’à lui par la gloire magnifique: ‘Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé, que moi j’ai agréé.’ Oui, ces paroles, nous les avons entendues qui étaient portées depuis le ciel, alors que nous étions avec lui sur la sainte montagne.” — 2 Pierre 1:16-18 *.

44. Quel principe biblique devrait l’emporter lorsqu’une opinion humaine s’oppose à la Parole de Dieu?

44 Lorsque l’opinion d’“experts” s’oppose à la Parole de Dieu, nous nous devons d’appliquer le principe posé plus haut, savoir: “Alors de quoi s’agit-​il? Si quelques-uns n’ont pas fait montre de foi, leur manque de foi va-​t-​il rendre inopérante la fidélité de Dieu? Que ce ne soit jamais le cas! Mais que Dieu soit reconnu véridique, tout homme fût-​il reconnu menteur, comme c’est écrit: ‘Afin que tu apparaisses juste dans tes paroles et que tu sois victorieux lorsqu’on te juge.’” — Romains 3:3, 4.

Des traits communs

45. Citez quelques-uns des traits communs aux mythologies du monde entier.

45 Ce rapide survol de quelques-unes des mythologies du monde entier a mis en lumière certains caractères communs, dont beaucoup trouvent leur source à Babylone, en Mésopotamie, berceau de la plupart des religions. Ces traits communs sont perceptibles dans les faits relatifs à la création, dans l’évocation d’un temps où la terre était peuplée de demi-dieux et de géants, dans la venue d’un déluge qui détruisit les méchants, ou encore dans des notions religieuses de fond, telles que le culte du soleil et l’immortalité de l’âme.

46, 47. a) Quelle explication biblique rend compte de l’origine des différentes mythologies et de leurs traits communs? b) Quelles autres facettes des cultes anciens allons-​nous examiner à présent?

46 Si l’on s’en réfère à la Bible, ces traits communs s’expliquent par le fait qu’après le déluge, et sur l’ordre de Dieu, les humains se sont dispersés à partir de Babel en Mésopotamie, voilà plus de 4 200 ans. Bien qu’ils se soient séparés en familles et en tribus de langues différentes, ils ont emporté avec eux une même culture historique de base et les mêmes croyances fondamentales (Genèse 11:1-9). Au fil des siècles, chaque groupe culturel a déformé ou enjolivé ce patrimoine, donnant ainsi naissance à bien des fables, des légendes et des mythes qui sont parvenus jusqu’à nous. Mais ces mythes, qui ont rompu avec les vérités bibliques, n’ont pas rapproché les hommes du vrai Dieu.

47 Toutefois, le sens religieux des humains s’est exprimé de maintes autres façons: spiritisme, chamanisme, magie, culte des ancêtres, pour ne citer que celles-là. Ces pratiques nous éclairent-​elles sur la recherche qu’ont menée les hommes pour trouver Dieu?

[Notes]

^ § 3 Vous trouverez de plus amples détails sur la création dans le livre intitulé La vie: comment est-​elle apparue? Évolution ou création?, publié par la Watchtower Bible and Tract Society.

^ § 7 Nous parlerons de la mythologie chinoise plus récente, qui s’est modelée sous la triple influence du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme, dans les chapitres 6 et 7.

^ § 10 Les preuves de l’historicité du déluge sont examinées en détail dans l’ouvrage intitulé La perspicacité grâce aux Écritures (angl.) volume 1, pages 327, 328, 609-612, publié par la Société Watchtower.

^ § 23 Le terme “Hadès” apparaît dix fois dans les Écritures grecques chrétiennes où il désigne, non pas un personnage mythologique, mais la tombe où vont tous les hommes. Il correspond à l’hébreu sheʼôl. — Comparer Psaume 16:10 avec Actes 2:27, Traduction interlinéaire du Royaume (angl.). — Voir La perspicacité grâce aux Écritures, volume 1, pages 1015, 1016, publié par la Société Watchtower.

^ § 24 Il est à noter que Outa-Napishtim, un des héros de l’épopée de Gilgamesh, avait aussi un passeur, Our-Shanabi, qui fit traverser à Gilgamesh les eaux de la Mort pour rencontrer le survivant du déluge.

^ § 42 Antiquités judaïques, traduction de G. Mathieu & L. Herrmann, pp. 145, 146, tome quatrième.

^ § 43 Vous trouverez de plus amples renseignements sur le christianisme au chapitre 10.

[Questions d’étude]

[Encadré, page 43]

Divinités grecques et romaines

Nombre de dieux et de déesses de la mythologie grecque occupaient une fonction comparable dans le panthéon romain. En voici une liste abrégée.

Grèce Rome Fonction

Aphrodite Vénus Déesse de l’amour

Apollon Apollon Dieu de la lumière, de la

médecine et de la poésie

Arès Mars Dieu de la guerre

Artémis Diane Déesse de la chasse et de

l’enfantement

Asclépios Esculape Dieu de la santé

Athéna Minerve Déesse des arts, de la

guerre et de la sagesse

Cronos Saturne Pour les Grecs, chef des Titans

et père de Zeus. Dans la mythologie

romaine, il est aussi une divinité

agricole

Déméter Cérès Déesse de la terre féconde et

cultivée

Dionysos Bacchus Dieu du vin, de la fertilité

et du délire orgiaque

Éros Cupidon Dieu de l’amour

Gæa Tellus Symbole de la terre, mère et

épouse d’Ouranos

Héphaïstos Vulcain Forgeron des dieux; dieu

du feu et des forges

Héra Junon Protectrice du mariage et

des femmes. Pour les Grecs, sœur

et femme de Zeus; dans la

mythologie romaine, femme

de Jupiter

Hermès Mercure Messager des dieux; dieu du

commerce et de la science;

protecteur des voyageurs, des

voleurs et des vagabonds

Hestia Vesta Déesse du feu domestique

Hypnos Somnus Dieu du sommeil

Ouranos Uranus Fils et époux de Gæa et père

des Titans

Pluton, Hadès Pluton Souverain des Enfers

Poséidon Neptune Dieu de la mer. Dans la

mythologie grecque, il est aussi

le dieu des tremblements de

terre et des chevaux

Rhéa Ops Sœur et épouse de Cronos

Zeus Jupiter Roi des dieux

D’après la Mythologie générale (Larousse)

[Encadré, page 45]

Dieux et déesses assyro-babyloniens

Anou: le dieu suprême, qui règne sur les espaces célestes; père d’Ishtar.

Ashour: figure guerrière, dieu national des Assyriens; également dieu de la fertilité.

Ea: dieu de l’élément liquide. Père de Mardouk. Avertit Outa-Napishtim de la venue du déluge.

Enlil (Bêl): seigneur de l’atmosphère; la mythologie grecque lui donna Zeus pour pendant. Les Babyloniens l’assimilèrent à Mardouk (Bêl).

Ishtar: personnification divine de la planète Vénus; la prostitution sacrée faisait partie de son culte. Elle fut Astarté en Phénicie, Atargatis en Syrie, Ashtoreth dans la Bible (1 Rois 11:5, 33), Aphrodite en Grèce, Vénus à Rome.

Mardouk: occupe la première place parmi les dieux babyloniens; “absorbe tous les autres dieux et se substitue à eux dans leurs attributions diverses”. Les Israélites le connaissaient sous le nom de Mérodac.

Shamash: dieu solaire de la lumière et de la justice. Précurseur de l’Apollon des Grecs.

Sîn: dieu Lune, membre de la triade où figuraient aussi Shamash (le soleil) et Ishtar (la planète Vénus).

Tammouz (Doumouzi): dieu des moissons. Amant d’Ishtar.

(D’après la Mythologie générale [Larousse])

[Encadré/Illustrations, pages 60, 61]

Le soldat romain et ses dieux

Rome était réputée pour la discipline de ses armées. La cohésion de l’empire reposait sur le moral et l’efficacité de ses légions. La religion avait-​elle également un rôle à jouer? Tout à fait; et il est heureux que les Romains aient laissé derrière eux quantité de vestiges: voies, forteresses, aqueducs, amphithéâtres, temples. Au nord de l’Angleterre, par exemple, le Northumberland est parcouru par le célèbre mur d’Hadrien, construit vers l’an 122 de notre ère. Que nous ont appris les fouilles sur la vie des garnisons romaines et sur la place qu’y occupait la religion?

À proximité des ruines d’un fort romain mis au jour sur le mur d’Hadrien se trouve le musée de Housesteads. On y trouve ce panneau explicatif: “La vie religieuse du soldat romain revêtait trois facettes. En premier (...) venait le culte des empereurs déifiés et des divinités protectrices de Rome, telles que Jupiter, Victoria et Mars. Tous les ans, sur la place d’armes de chaque fort, on consacrait un autel à Jupiter. On s’attendait à ce que tous les soldats commémorent la naissance, l’accession au trône et les victoires des empereurs déifiés.” Ces usages ne diffèrent guère de ceux des armées modernes, où le culte fait intervenir aumôniers, autels et drapeaux.

Quelle activité religieuse venait ensuite dans la vie d’un soldat romain? Le culte des dieux protecteurs et de l’esprit qui gardait chacune des unités; “à quoi s’ajoutaient les divinités qu’il avait rapportées de son pays natal”.

“En dernier lieu figuraient les cultes personnels. Aussi longtemps qu’un soldat remplissait ses obligations vis-à-vis des cultes officiels, il était libre d’adorer les dieux de son choix.” Cet apparent contexte de liberté de culte souffrait néanmoins “quelques exceptions, au nombre desquelles le druidisme, dont les pratiques étaient jugées inhumaines, et notamment le christianisme, qu’on soupçonnait de déloyauté envers l’État”. — Voir Luc 20:21-25; 23:1, 2; Actes 10:1, 2, 22.

À Carrawburgh, en 1949, on a également découvert un sanctuaire de Mithra, dans une tourbière jouxtant le mur d’Hadrien. (Voir la photographie.) Les archéologues situent sa construction aux alentours de l’an 205 de notre ère. On y a retrouvé la représentation d’un dieu solaire, des autels et une inscription en latin portant entre autres ces mots: “À Mithra, le dieu invincible.”

[Encadré, page 62]

Les dieux d’Égypte face aux dix plaies

En envoyant les dix plaies, Jéhovah exécuta son jugement sur les dieux impuissants de l’Égypte. — Exode 7:14 à 12:32.

Plaie Description

1 Le Nil et les autres eaux changés en sang. Humiliation du

dieu du Nil, Hâpi.

2 Grenouilles. Heqet, la déesse grenouille, fut

incapable d’y faire obstacle.

3 Poussière changée en moustiques. Thot, le maître des

arts magiques, ne put aider les magiciens d’Égypte.

4 Les taons envahissent toute l’Égypte à l’exception du

pays de Goschen où résidaient les Israélites. Pas un dieu

ne fut en mesure de s’y opposer — ni Thot, le maître des

arts magiques, ni même Ptah, le créateur de l’univers.

5 Peste sur le bétail. Ni la déesse Hathor, représentée sous

la forme d’une vache, son animal sacré, ni le taureau

Apis ne purent la détourner.

6 Furoncles. Thot, Isis et Ptah, divinités de la guérison,

n’apportèrent aucun soulagement.

7 Tonnerre et grêle. Dévoilèrent l’impuissance de Reshpou,

le maître de la foudre, et de Thot, dieu de la pluie et

du tonnerre.

8 Sauterelles. Coup porté à Min, dieu de la reproduction

et protecteur des récoltes.

9 Trois jours de ténèbres. Déshonneur pour Rê, dieu du

soleil par excellence, et pour Horus, autre dieu solaire.

10 Mort des premiers-nés, y compris du fils aîné de Pharaon

que l’on considérait comme un dieu incarné. Rê (Amôn-Rê),

dieu du soleil, figuré parfois par un bélier, fut

incapable de la conjurer.

[Encadré, page 66]

Mythologie et christianisme

Lorsque le christianisme fit son apparition, il y a près de 2 000 ans, le culte des dieux mythiques de la Grèce et de Rome était très en faveur. En Asie Mineure, ces divinités étaient encore adorées sous leur nom grec. C’est pourquoi, après que les apôtres Paul et Barnabas eurent opéré une guérison, les habitants de Lystres (aujourd’hui en Turquie) les qualifièrent de “dieux” et les appelèrent respectivement Hermès et Zeus, et non pas — d’après l’appellation latine — Mercure et Jupiter. Selon le récit, “le prêtre de Zeus, dont le temple était devant la ville, amena aux portes des taureaux et des guirlandes et voulait offrir des sacrifices avec les foules”. (Actes 14:8-18.) Paul et Barnabas eurent beaucoup de peine à persuader la foule de ne pas leur offrir des sacrifices. Voilà qui montre à quel point les peuples du passé prenaient à cœur leur mythologie.

[Illustration, page 42]

Le mont Olympe, en Grèce, demeure supposée des dieux.

[Illustration, page 47]

Tablette d’argile en cunéiforme reproduisant une partie de l’épopée de Gilgamesh.

[Illustration, page 50]

Anubis, le dieu à tête de chacal, place dans le plateau gauche de la balance le cœur du défunt représentant son âme et dans l’autre Maât, la déesse de la Vérité et de la Justice, symbolisée par une plume; Thot inscrit le résultat de la pesée sur sa tablette avant de le communiquer à Osiris.

[Illustrations, page 55]

Chalchiuhtlicue, déesse aztèque de l’eau douce; récipient en forme de chouette comportant une cavité destinée à recevoir, croit-​on, le cœur des victimes immolées.

[Illustration, page 57]

La triade égyptienne: de gauche à droite, Horus, Osiris et Isis.

[Illustrations, page 58]

Machu Picchu, au Pérou, où les Incas adoraient le soleil.

L’Intihuatana, en médaillon, poteau où l’on “enchaînait” le soleil, peut-être dans le cadre du culte solaire pratiqué à Machu Picchu.

[Illustrations, page 63]

Représentations d’Horus, le faucon, d’Apis, le taureau, et de Heqet, la grenouille. Les dieux égyptiens furent incapables de conjurer les plaies envoyées par Jéhovah en empêchant par exemple l’eau du Nil de se changer en sang.

[Illustrations, page 64]

Divinités grecques: de gauche à droite, Aphrodite; Zeus portant Ganymède, l’échanson des dieux; Artémis.