Les jeunes s’interrogent...

Pourquoi Dieu nous laisse-​t-​il souffrir ?

“ Dieu est là-haut dans le ciel où tout est agréable, tandis que nous, en bas, nous souffrons. ” — Marie *.

LES jeunes d’aujourd’hui sont nés dans un monde cruel. Les terribles tremblements de terre et autres catastrophes naturelles qui emportent des milliers de vies semblent banals. Guerres et attaques terroristes font l’essentiel de l’actualité. La maladie, la criminalité et les accidents nous ravissent des êtres chers. Marie, citée plus haut, a été frappée par le malheur. Ses paroles amères, elle les a prononcées après la mort de son père.

Quand un drame nous touche personnellement, il est humain de ressentir de la frustration, un vide, voire de la colère. ‘ Pourquoi cela est-​il arrivé ? ’ vous demanderez-​vous. ‘ Pourquoi moi ? ’ ou : ‘ Pourquoi maintenant ? ’ Ces questions méritent des réponses pleinement satisfaisantes. Mais pour que ces réponses soient exactes, nous devons aller les chercher à la source exacte. Comme l’a fait remarquer Antoine, reconnaissons que parfois on “ souffre trop pour penser objectivement ”. Dans ce cas, peut-être vous faut-​il trouver un moyen de calmer quelque peu vos émotions pour que vous puissiez penser de façon logique et rationnelle.

 De tristes réalités

Ce n’est pas toujours facile à accepter, mais la mort et la souffrance sont des réalités de la vie. Cette idée, Job l’a bien exprimée quand il a déclaré : “ L’homme, né de la femme, vit peu de temps et il est gorgé d’agitation. ” — Job 14:1.

La Bible promet un monde nouveau dans lequel “ habitera la justice ”. (2 Pierre 3:13 ; Révélation 21:3, 4.) Mais avant que ces conditions idéales ne soient instaurées, les humains doivent traverser une période de méchanceté sans précédent. “ Sache ceci, dit la Bible : [...] dans les derniers jours des temps critiques, difficiles à supporter, seront là. ” — 2 Timothée 3:1.

Combien de temps cette période difficile durera-​t-​elle ? À Jésus les disciples ont posé plus ou moins la même question. Toutefois, il ne leur a précisé ni quel jour ni à quelle heure notre misérable système de choses prendrait fin. En revanche, il leur a déclaré : “ Celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. ” (Matthieu 24:3, 13). Ces paroles de Jésus nous encouragent à considérer les choses à long terme. Nous devons nous préparer à endurer de nombreuses situations fâcheuses avant la fin.

Faut-​il rejeter la faute sur Dieu ?

Mais alors, est-​il logique d’en vouloir à Dieu parce qu’il permet les souffrances ? Non, quand on sait qu’il a promis de mettre un terme à toutes les souffrances. Il n’est pas logique non plus de penser que Dieu provoque les malheurs. Bon nombre d’événements tragiques sont tout simplement le fait du hasard. Imaginons, par exemple, que le vent fasse tomber un arbre et que celui-ci blesse une personne. Certains y verront la fatalité, comme si Dieu déterminait à l’avance le sort des humains. Mais Dieu n’a pas fait tomber cet arbre. La Bible nous aide à comprendre que ce genre de situation n’est que la triste conséquence de “ temps et événement imprévu ”. — Ecclésiaste 9:11.

La souffrance peut aussi résulter d’un manque de bon sens. Supposons que des jeunes partent en voiture après avoir bu trop d’alcool. Ils ont un grave accident. À qui la faute ? À Dieu ? Non, ces jeunes ont moissonné les conséquences de leur manque de bon sens. — Galates 6:7.

‘ Mais, direz-​vous, Dieu n’est-​il pas suffisamment puissant pour mettre fin aux souffrances dès maintenant ? ’ Des hommes fidèles des temps bibliques se sont interrogés à ce sujet. Le prophète Habaqouq a demandé à Dieu : “ Pourquoi regardes-​tu les traîtres et gardes-​tu le silence quand un méchant engloutit un plus juste que lui ? ” Cependant, il n’a pas tiré de conclusions hâtives. “ Je guetterai pour voir ce qu’il dira par moi ”, a-​t-​il ajouté. Plus tard, Dieu lui a assuré qu’au “ temps fixé ” il mettrait un terme aux souffrances (Habaqouq 1:13 ; 2:1-3). Nous devons donc être patients et attendre que Dieu fasse cesser la méchanceté au temps que lui a fixé.

N’en déduisez pas trop vite que Dieu veut que nous souffrions, ou qu’il nous éprouve personnellement. Il est vrai que les souffrances peuvent révéler ce qu’il y a de meilleur en nous ; la Bible affirme que les épreuves que Dieu permet peuvent affiner notre foi (Hébreux 5:8 ; 1 Pierre 1:7). De nombreuses personnes qui subissent des épreuves ou vivent des événements traumatisants deviennent effectivement plus patientes ou plus compatissantes. Mais nous ne devrions pas en conclure que Dieu est l’auteur de leurs souffrances. Un tel raisonnement ne tient pas compte de son amour et de sa sagesse. La Bible dit clairement : “ Que personne, lorsqu’il est dans l’épreuve, ne dise : ‘ Je suis en train d’être éprouvé par Dieu. ’ Car Dieu ne peut être éprouvé par des choses mauvaises et lui-​même n’éprouve personne de cette façon. ” Au contraire, de lui vient “ tout beau don et tout présent parfait ” ! — Jacques 1:13, 17.

Pourquoi Dieu permet le mal

Quelle est donc l’origine du mal ? Souvenez-​vous que Dieu a des opposants, principalement “ celui qu’on appelle Diable et Satan, qui égare la terre habitée tout entière ”. (Révélation 12:9.) Dieu a placé nos premiers parents, Adam et Ève, dans un monde paisible. Mais Satan a convaincu Ève qu’elle serait plus heureuse sans la domination de Dieu (Genèse 3:1-5). Malheureusement, elle a cru aux mensonges de Satan et a désobéi à Dieu. Adam s’est joint à sa femme dans cette rébellion. Quel en a été le résultat ? “ La mort s’est étendue à tous les hommes ”, dit la Bible. — Romains 5:12.

 Au lieu de réprimer immédiatement cette rébellion en détruisant Satan et ses partisans, Dieu a jugé bon de laisser passer du temps. Dans quel but ? Déjà, afin de montrer que Satan est un menteur, mais aussi pour accumuler les preuves que l’indépendance vis-à-vis de Dieu ne mène qu’au désastre. N’est-​ce pas précisément ce qui s’est passé ? “ Le monde entier se trouve au pouvoir du méchant. ” (1 Jean 5:19). De plus, “ l’homme a dominé l’homme à son détriment ”. (Ecclésiaste 8:9.) Les religions humaines sont un labyrinthe d’enseignements discordants. Jamais le niveau de la moralité n’a été aussi bas. Les hommes ont essayé toutes les formes de gouvernement imaginables. Ils signent des traités et adoptent des lois, mais les besoins des peuples ne sont toujours pas comblés. Les guerres ne font qu’ajouter à la détresse humaine.

À l’évidence, nous avons besoin que Dieu intervienne et qu’il mette fin à la méchanceté. Mais cela ne se produira qu’au moment qu’il a fixé. En attendant, nous avons le privilège de soutenir sa domination en obéissant à ses lois et à ses principes contenus dans la Bible. Face au malheur, nous pouvons trouver du réconfort dans une espérance sûre, celle de la vie dans un monde paisible.

Vous n’êtes pas seul

Néanmoins, quand la souffrance nous affecte personnellement, nous pourrions nous demander : ‘ Pourquoi moi ? ’ L’apôtre Paul nous rappelle toutefois que nous ne sommes pas les seuls à endurer le mal. Il a déclaré que “ jusqu’à maintenant toute la création ne cesse de gémir ensemble et de souffrir ensemble ”. (Romains 8:22.) Sachant cela, il vous sera plus facile d’endurer la souffrance. Nicole, par exemple, a été traumatisée par les attentats du 11 septembre 2001, survenus à New York et à Washington. “ J’étais horrifiée et terrifiée ”, confie-​t-​elle. Mais en lisant le récit de ses compagnons chrétiens qui expliquaient comment ils avaient surmonté ce drame, elle a modifié son point de vue *. “ Je me suis rendu compte que je ne suis pas seule, loin de là ! Ma douleur et mon chagrin se sont estompés peu à peu. ”

Dans certains cas, il est sage de chercher quelqu’un à qui parler : un parent, un ami mûr ou un ancien. En vous épanchant auprès d’une personne en qui vous avez confiance, vous aurez des chances de recevoir une “ bonne parole ” d’encouragement (Proverbes 12:25). Un jeune chrétien du Brésil se souvient : “ J’ai perdu mon père il y a neuf ans. Je sais que Jéhovah le ressuscitera un jour, mais ce qui m’a aidé sur le moment, c’est de mettre mes sentiments par écrit. J’en ai aussi parlé à mes amis chrétiens. ” Avez-​vous de ‘ véritables compagnons ’ en qui vous pouvez vous confier (Proverbes 17:17) ? Si oui, tirez profit de leur aide bienveillante. N’ayez pas peur de pleurer ou d’exprimer vos émotions. Eh oui ! même Jésus “ se laissa aller aux larmes ” lors de la disparition d’un ami ! — Jean 11:35.

La Bible nous assure qu’un jour nous serons ‘ libérés de l’esclavage de la corruption ’ et que nous connaîtrons “ la liberté glorieuse des enfants de Dieu ”. (Romains 8:21.) D’ici là, de nombreuses personnes droites souffriront peut-être. Vous serez donc réconforté de savoir pourquoi la souffrance existe et d’apprendre qu’elle disparaîtra prochainement.

[Notes]

[Illustration, page 14]

Il peut être utile d’exprimer votre chagrin.