IMITEZ LEUR FOI | ABEL
« Bien qu’il soit mort, il parle encore »
ABEL surveille ses brebis qui paissent tranquillement à flanc de coteau. Il regarde dans le lointain et aperçoit une faible lueur. Il sait que là-bas une lame flamboyante tournoie encore et toujours, bloquant l’accès au jardin d’Éden. Ses parents, Adam et Ève, y ont vécu à une époque. Mais à présent, ni eux ni leurs enfants ne peuvent y entrer. La brise du soir ébouriffe la chevelure d’Abel tandis qu’il lève les yeux vers le ciel. Il pense à son Créateur. Le fossé qui s’est creusé entre Dieu et l’homme sera-
Aujourd’hui, Abel nous parle. L’entendez-
Sous l’inspiration divine, l’apôtre Paul a écrit : « Grâce à elle, bien qu’il soit mort, [Abel] parle encore » (Hébreux 11:4). Grâce à quoi Abel parle-
Maintenant, que pouvons-
IL VIT AUX DÉBUTS DE L’HUMANITÉ
Abel est né à l’aurore de l’histoire humaine. Plus tard, Jésus a appelé l’époque d’Abel « la fondation du monde » (Luc 11:50, 51). Il parlait probablement du monde des humains pouvant espérer être rachetés du péché. Abel était le quatrième humain sur la terre, mais il semble qu’il a été le premier à être considéré par Dieu comme rachetable *. Il est clair qu’il n’a pas grandi dans le meilleur contexte qui soit.
Alors que le monde est à ses balbutiements, une atmosphère de tristesse pèse sur la famille humaine. Adam et Ève doivent être beaux et vigoureux. Mais ils ont commis une terrible erreur, et ils en ont conscience. Avant, ils étaient parfaits et la vie éternelle s’offrait à eux. Toutefois, ils se sont rebellés contre Jéhovah et ont été chassés de leur demeure paradisiaque. En plaçant leurs désirs au-dessus de toute autre chose, et même au-dessus des intérêts de leur descendance, ils ont perdu la perfection et la vie éternelle (Genèse 2:15–3:24).
Condamnés à vivre hors du jardin, Adam et Ève mènent une existence difficile. Ils appellent néanmoins leur premier enfant Caïn, littéralement « Chose produite ». Ève déclare alors : « J’ai produit un homme avec l’aide de Jéhovah. » Peut-être songe-
En outre, à supposer qu’elle et Adam élèvent Caïn dans cette vision des choses, ils flattent certainement son orgueil d’humain imparfait. Par la suite, ils ont un deuxième fils, mais cette fois-
Quoiqu’il en soit, ce récit est riche d’enseignements. Parents, flattez-
COMMENT IL ACQUIERT LA FOI
À mesure que les deux garçons grandissent, Adam leur apprend vraisemblablement à travailler afin de pourvoir aux besoins de la famille. Caïn devient cultivateur, et Abel, berger.
Ce dernier acquiert par ailleurs quelque chose de bien plus important. Au fil des années, il développe la foi, cette magnifique qualité dont Paul parlera plus tard. Imaginez ! Il n’a personne pour lui servir d’exemple ! Comment donc en vient-
La création de Jéhovah.
Il est vrai que le sol est sous le coup d’une malédiction divine : il fait pousser épines et chardons qui rendent pénible l’agriculture. La terre produit néanmoins de la nourriture en abondance, comblant les besoins de la famille d’Abel. De plus, aucune malédiction ne pèse ni sur les animaux ; ni sur les montagnes, les lacs, les rivières ou les mers ; ni sur les cieux, les nuages, le soleil, la lune ou les étoiles. Partout où il pose les yeux, Abel constate combien sont profonds l’amour, la sagesse et la bonté de Jéhovah, le Créateur de toutes choses (Romains 1:20). En méditant avec reconnaissance sur la création, il affermit sa foi.
Abel prend certainement le temps de réfléchir posément à des sujets spirituels. Regardez-
Abel a trouvé dans la création une solide raison d’avoir foi en un Créateur plein d’amour.
Les prédictions de Jéhovah.
Adam et Ève ont dû expliquer à leurs fils pourquoi ils ont été expulsés du jardin d’Éden. Abel a donc de quoi méditer.
Jéhovah a dit que le sol serait maudit. Abel voit effectivement pousser épines et chardons, conformément à cette parole. Jéhovah a également annoncé qu’Ève souffrirait pendant les grossesses et les accouchements. Avec la naissance de ses frères et sœurs, Abel s’aperçoit certainement que, là encore, la prophétie s’accomplit. Jéhovah a vu à l’avance qu’Ève ressentirait un besoin exagéré d’amour et d’attention de la part de son mari, et qu’Adam, quant à lui, la dominerait. Abel est témoin de cette triste réalité. Dans chaque cas, il se rend compte que la parole de Jéhovah est entièrement fiable. En conséquence, il a de solides raisons d’avoir foi dans la promesse relative à une « semence » qui réparera un jour les dégâts causés depuis l’Éden (Genèse 3:15-19).
Les serviteurs de Jéhovah.
Abel ne trouve aucun modèle à suivre au sein de la famille humaine. Mais à cette époque, les humains ne sont pas les seules créatures intelligentes sur terre. Quand Adam et Ève ont été expulsés du jardin, Jéhovah a pris des dispositions pour que, ni eux ni leurs descendants, ne puissent y accéder. À l’entrée du Paradis, il a placé des chérubins, des anges de très haut-rang, ainsi que la lame flamboyante d’une épée qui tournoie sans arrêt (Genèse 3:24).
Petit garçon, Abel contemple ces chérubins matérialisés. Nul doute que leur apparence témoigne de leur immense puissance. Et cette « épée », qui flamboie et tournoie sans cesse, lui inspire également crainte et respect. Tandis qu’il grandit, observe-
Grâce à sa création, à ses prédictions et à l’exemple de ses serviteurs, Jéhovah révèle qui il est. En méditant sur tout cela, Abel renforce sa foi. Vraiment, son exemple nous parle ! Jeunes, n’êtes-
POURQUOI SON SACRIFICE EST MEILLEUR
Sa foi en Jéhovah grandissant, Abel cherche un moyen de l’exprimer par des actes. Mais qu’est-
Abel décide donc de sacrifier quelques bêtes de son troupeau. Il choisit les plus belles, les premières-nées. Il offre ce qu’il pense être les meilleurs morceaux. Dans le même temps, Caïn, qui recherche aussi la bénédiction et l’approbation de Dieu, se prépare à offrir des produits de sa récolte. Mais il n’a pas les mêmes mobiles qu’Abel. Cette différence se manifeste au moment où les deux frères présentent leur offrande.
Les deux fils d’Adam utilisent sans doute chacun un autel et du feu pour accomplir leur sacrifice. Peut-être le font-
Pour son offrande ? Abel présente effectivement à Dieu des créatures vivantes et en verse le sang précieux, indispensable à la vie. A-
Une chose est sûre : Abel offre le meilleur de ce qu’il a. Jéhovah regarde avec faveur non seulement l’offrande mais aussi l’homme. Abel agit parce qu’il aime Jéhovah et qu’il a une foi authentique.
Il en va tout autrement de Caïn. Jéhovah « ne regarda pas avec faveur Caïn et son offrande », lit-
Lorsqu’il discerne qu’il n’a pas obtenu la faveur de Jéhovah, Caïn cherche-
Caïn fait fi de l’avertissement divin. Il invite plutôt son frère cadet sans méfiance à l’accompagner aux champs. Il se jette alors sur lui et le tue (Genèse 4:8). Abel devient en quelque sorte la première victime de persécution religieuse. Sa vie s’achève, mais pas son histoire...
Figurément parlant, le sang d’Abel crie vers Jéhovah, réclamant vengeance, et Celui-ci veille à ce que justice soit faite en punissant Caïn pour son meurtre (Genèse 4:9-12). Mais plus important encore, aujourd’hui, le récit concernant la foi d’Abel nous parle. Abel n’a peut-être vécu qu’une centaine d’années : une vie courte pour un humain de cette époque. Il a néanmoins mené une vie agréable à Dieu. Il est mort avec la conviction d’être aimé de son Père céleste, Jéhovah, et d’avoir son approbation (Hébreux 11:4). Soyons certains qu’il est en sécurité dans la mémoire infinie de Jéhovah, attendant d’être ressuscité sur une terre paradisiaque (Jean 5:28, 29). Ferez-
^ § 8 L’expression « la fondation du monde » évoque l’idée de jeter en bas de la semence, autrement dit de procréer. Cette expression se rapporte donc au premier descendant humain. Dans ce cas, pourquoi Jésus a-